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À la lueur du réverbère

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Se promener la nuit à la montagne est un plaisir qui ne va pas sans contrepartie, ne serait-ce parce qu’il faut trouver le courage de quitter le canapé douillet où l’on est installé depuis des heures, chausser d’horribles croquenots fourrés, s’emmitoufler dans tout un attirail compliqué qui rend chaque mouvement malaisé et… s’affranchir de l’idée même de coquetterie.

Mais l’atmosphère qui règne ici, quelques heures seulement après que le soleil a passé derrière la montagne, est unique. C’est d’abord le calme écrasant, presque effrayant, qui succède à l’agitation du jour. Aucun sifflement caractéristique des skis sur la neige légèrement gelée de la fin de journée. Les promeneurs eux-mêmes, aussi rares à cette heure du soir que la lumière intermittente des dameuses qui aplanissent la neige au haut des pistes, sont calfeutrés chez eux. L’absence presque totale de bruit occupe toute la place.

Le bleu phosphorescent qui recouvre le paysage à disparu pour laisser place à un million de teintes plus nuancées. On avance en silence, presque religieusement, le cœur battant un coup sur deux comme si sa pulsation pouvait suffire à faire vaciller la quiétude environnante. Quand soudain, là où se dresse habituellement l’entrée animée d’un parking, le halo jaune d’un réverbère dont la lumière ne porte pas très loin transforme tout ce qu’il touche en fantasmagorie.

Là, sous les rayons qui embrasent la neige, parmi les millions de flocons qui scintillent comme un essaim de microscopiques lucioles prises d’un besoin irrépressible de se jeter dans la lumière, pourrait surgir sans qu’on s’en étonne une galerie extravagante de personnages imaginaires. Que de pouvoir, quand on y pense, logé dans une simple ampoule…

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14 réflexions sur “À la lueur du réverbère”

  1. Voilà un bien beau manteau de neige, à la fois scintillant et poudré… on a envie de se jeter dedans et de s’enfoncer dans son épaisseur moelleuse. Merci pour cette petite échappée belle et cette bouffée d’air pur.

  2. la neige, décidément, de jour comme de nuit, a un vrai pouvoir de féerie…
    elle sublime et transfigure…
    la nuit, la qualité du silence devient toute particulière…
    tu as du passer un moment unique à te glisser dans cette ambiance onirique !
    merci pour ces photos dignes d’un conte de fées…

  3. D’accord avec toi, la neige fraîche et scintillante c’est magnifique mais la nuit, c’est magique !!! Bon séjour et puis je ne te l’ai pas dit hier mais « Comme t’y es belle en rousse ».

  4. c’est apaisant comme photo.
    j’aurais bien imaginer , aussi , le soir quant tout est bleu glacé! ou le jour quant c’est blanc eclatant!
    bon bref , je ne serait jammais poéte.
    tu pourrais me dire ce que tu pense de mon blog.

    http://agniezka.over-blog.com/

  5. Ouaaaaaahhhhh ça donne vraiment envie d’y être … à la montagne.

    Moi aussi j’adore me promener la nuit dans des lieux silencieux.
    Cela m’est arrivé dans une forêt. J’en garde un souvenir mémorable (un sentiment ambigu de grandeur et d’humilité, cette impression d’avoir le monde offert à soi et en même temps d’être une petite chose au milieu d’un tout.
    Et puis j’y ai vécu un véritable paradoxe : un état de sérénité avec cette pointe d’angoisse liée à notre ancestrale peur du noir, parce que pour le coup: aucun réverbère pour transfigurer quoi que ce soit). C’est quand même une expérience que je conseille à toutes.

    Et merci à toi, de nous faire partager tant de délicieux moments.

  6. ça me rappelle Taconnaz en haute savoie près de chamonix ; tu me diras … tous les endroits se ressemble la nuit! Merci pour ton blog !

  7. Poussière de diamant, d’étoiles, nacre de coquillages ? Non, une étendue de neige de nuit. Magnifique photo 3. Merci pour cette part de rêve.

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