Je reviens du Paradis. Autant être claire dès le départ : j’ai passé au club de Colombus Isle l’une des plus belles semaines de ma vie. Un Club Med. Si l’on m’avait annoncé ça il y a quelques semaines, j’en aurai ri aux larmes, persuadée qu’un ennui insondable m’attendrait là-bas (dans le meilleur des cas) (préparée au pire, j’avais emporté avec moi quatorze livres et de quoi travailler) et qu’aucun lieu au monde, si magnifique fut-il ne saurait en venir à bout.
Seulement voilà. La grisaille française qui n’en finissait pas, partir pour la première fois de ma vie en voyage avec ma mère, des petits soucis par-ci par là, une année un peu folle avec un lot exceptionnel d’inattendu, d’intrigues, de suspens et de rebondissements, un site d’une beauté rare…
Les anglo-saxons ont une expression difficile à traduire en français, mais qui résume bien les choses : « I had a blast ». Une explosion. J’aurais pu écrire « un moment de béatitude », mais c’était bien plus soudain, radical et total. Nous avons flotté, ma mère et moi, dans un état second proche de l’extase pendant une semaine. N’espérez donc pas trouver ici un avis nuancé, avec nombre d’étoiles circonstancié pour signifier mon degré de contentement, j’en suis incapable et je n’ai qu’un espoir, revivre aussi souvent que possible dans ma vie des moments comme cette semaine que nous avons passé toutes les deux aux Bahamas.
Bien sûr, tout est prévu pour ça. Seulement je ne pensais pas que ça marchait. Entre autres réserves, je craignais, par dessus tout, les terrifiants GO (les gens que j’ai connu là-bas vont sourire en lisant ça). Un peu comme dans un cauchemar, je les voyais venir me déranger chaque fois que j’atteignais à un semblant de bien-être pour me forcer à participer à je ne sais quel tournoi de Beach Volley ou autre séance de torture supposée me redonner le sourire, une bonne condition physique ou que sais-je. Erreur, tout le monde a été parfait. Jamais de sollicitation intempestive. Beaucoup de prévenance.
Mais l’idée de la vulgarité. C’était ça le pire. J’étais navrée d’avance. J’imaginais une plage à moitié propre, des chambres à moitié confortables, une clientèle ventripotente, bistre, parlant fort et ne se séparant jamais d’une pinte de bière réchauffée au soleil. La plage, en plus d’être l’une des plus jolies qu’il m’ait été donné de voir (et, vous le savez, je possède un certain degré d’expertise en plages) est d’une propreté irréprochable. Grâce à l’entretien minutieux dont elle bénéficie (je me levais tôt, chaque matin, j’ai donc pu constater tous les soins qui lui étaient prodigués), mais aussi parce que les vacanciers sont respectueux. Je n’ai jamais vu quelqu’un jeter un mégot, un verre ou tout autre déchet. Jamais entendu quelqu’un parler plus fort que nécessaire et les personnes – peu nombreuses il est vrai – avec lesquelles nous avons engagé la conversation ont toutes été charmantes.
C’est une chose étrange, je dois dire, que de changer aussi radicalement d’avis sur quelque chose. Quand je pense à la condescendance dont j’ai toujours fait preuve envers ceux qui ne juraient que par les vacances « en club »…
Parlons un peu de cette plage, donc, puisque c’est le sujet de la journée. Les images qui suivent, je l’espère, parleront d’elles mêmes. Souvent, je me suis surprise à penser : « C’est comme à la maison. En mieux ». Comme à la maison, car j’y ai retrouvé le même bien-être, la même joie de l’eau. Probablement parce que j’étais avec ma maman, j’y ai retrouvé aussi quelque chose de l’enfance : j’ai plongé, fait le poirier, des galipettes… toutes la gamme des jeux des enfants, dans la mer, y est passée. Dix fois par jour. Sans jamais me lasser.
Mais il y avait en plus le sable doux, les petites marées, le vent constant, orienté toujours dans la même direction, permettant de tirer des bords sans jamais s’éloigner de la côte, et le soleil évidemment… Pour la première fois de ma vie, j’ai trahi ma plage adorée : j’en ai préféré une autre.
Et il y a autre chose que ceux qui, comme moi, aiment les sports nautiques comprendront. Lorsque, en Bretagne ou bien en Normandie, vous désirez faire de la planche à voile ou du catamaran, c’est toute une histoire. Il faut, déjà, que les conditions météo s’y prêtent. Ensuite, il faut s’armer de tout un matériel inconfortable pour ne pas geler sur place, gréer, descendre son embarcation jusqu’à la mer. Après cela, passer la barre des vagues. Et refaire tout le chemin en sens inverse lorsque vous décidez de rentrer : sortir l’embarcation, la remonter jusqu’à la digue, la rincer, dégréer, ranger… Autant dire qu’une fois sur deux, on finit par rester buller sur la plage. Là bas, magie du club, on désire faire du bateau? Il n’y a qu’à demander. Trois minutes plus tard, le bateau est à l’eau et on vous dit seulement « enjoy », avant de vous laisser vous amuser.
Merci mille et mille fois au Club Med, pour m’avoir permis de vivre cette semaine extraordinaire.
29 réflexions sur “Cette plage…”
Je rêve devant tes photos, c’est vraiment beau! J’espère pouvoir également changer d’avis un jour sur ce type de vacances! ;)
Tes photos et ton récit ne peuvent que nous laisser rêveur… Le paradis existe bien et tu l’as trouvé. Je me noie dans le bleu de tes photos et note immédiatement cette île dans la liste de mes voyages de rêves.
Magnifique ! Magique, ça a l’air si calme, si parfait pour faire juste ce qu’on a envie de faire (pour ça le club med c’est vraiment la vie, tu t’occupes de rien, mais personne ne t’embête, le tout dans un cadre idyllique)
Exactement, c’est tout à fait ce que j’ai ressenti : ils savent créer les conditions idéales pour nous permettre de profiter de tout, de la façon qui nous fait plaisir.
Fabuleux… Merci pour ce beau voyage…
Je suis très étonnée aussi de la qualité du site. Comme quoi on est plein de préjugés à la con ! Tu as du vivre de bons moments. En tout cas on ressent toute la beauté du lieu à travers tes photos, c’est un régal !
Oui, moi non plus je n’aurais jamais cru ça. Dans les photos des prochains billets, c’est encore plus manifeste : la pelouse est taillée au cordeau, les espaces naturels sont protégés, vraiment j’ai été (agréablement) surprise.
Quoi ? Tu postes ?
Dingue.
Telle que tu ne me vois pas, je te tire la langue.
C’est vrai, les photos parlent d’elles-mêmes ! Cette plage est magnifique !
C’est juste superbe et tes photos font voyager !
J’ai un avis plus nuancé sur le Club Med, où j’ai passé un peu plus de 10 jours pour mon voyage de noces. Pour ma part j’étais à celui de Punta Cana, et je n’ai pas été charmée par la magie du lieu. C’était bien MAIS j’ai vite eu envie de rentrer.
Alors, c’est certain, il y a des clubs où moi non plus, je pense que je ne me serai pas amusée autant. Pour moi, c’est sûr, la beauté du site est l’argument numéro un (à Colombus, j’ai passé mon temps à me frotter les yeux d’incrédulité tellement c’était beau) et ensuite la possibilité de faire des sports nautiques. Là, toutes les conditions étaient idéalement réunies, mais je pense que c’est vrai, il faut bien choisir son club, se renseigner sur différents sites pour saisir un peu l’ambiance sur place etc…
Les photos sont vraiment magnifiques, ça fait rêver!
Bises.
les mots me manquent … une vraie carte postale, et quel bleu !! c’est magnifique ! merci pour cet article et ces photos, j’ai hâte de voir la suite !
J’ai toujours considéré le Club Med comme un truc pour beaufs incapables de s’organiser leurs vacances eux-mêmes et n’ayant aucun problème à être parqués entre touristes dans des clubs remplis de GO hystériques. Bon, tu me fais réfléchir, j’avoue.
Ahaha, c’est EXACTEMENT l’image que j’avais aussi. Et alors bon, échec et mat à mes petits préjugés, à 100%. L’ambiance – du moins celle de Colombus, je ne peux pas parler pour le reste – est tout sauf hystérique et les GO font réellement tout leur possible pour satisfaire à tes moindres désirs… y compris te laisser profiter tranquille si c’est ce que tu souhaites.
Que ça fait du bien tout ce bleu !
Tes photos et ton avis me replongent avec bonheur quelques mois en arrière. Moi aussi tous mes préjugés sur le Club Med se sont envolés et je crois n’avoir jamais vu si belle plage qu’à Colombus. Pour moi c’était le paradis sur terre.
Han Noémi ! J’ai pensé à vous pendant cette semaine ! Oui, hein, on veut tous déjà y retourner ^^
Sublime!!!, je veux y aller…….
Haann. Je veux, moi aussi ! ;)
Quand j’étais petite, mes parents ne juraient que par le Club Med, pratique de « parquer » les gamins au kids-clud : tout le monde s’amuse et y trouve son compte.
Jeune voyageuse, j’ai un peu pris ce concept en horreur, préférant de loin les road-trips à concocter entre amis/amoureux.
Mais j’avoue, maintenant que je suis maman, qu’une petite semaine au paradis avec un lieu sécure où laisser ma petite croquette s’agiter et du temps pour glander/lire/tirer des bords/photographier… ce ne serait pas de refus.
Reste à gagner au loto, non ? (Ca coûte un bras les Bahamas, non ?)
Mon dieu tu as raison, c’est le paradis ! Cette plage de sable fin et d’eau turquoise <3
Bise
Comme quoi les clichés ont la peau dire ! Ca fait bien 10 ans que le Club med ( notamment sous la direction de M. Giscard D’Estaing) a changé de positionnement pour laisser son côté « beauf » et passer au haut de gamme. Avec les prix qui vont avec..
Tout pareil! Nous y sommes allés il y a 3 ans sans grande conviction et avons passé une semaine magique. J’ai radicalement changé d’avis sur le club med :-) Depuis, nous avons testé celui de Martinique, moins bien mais pas mal quand même!
Je ne sais pas ce que tu fais dans la vie mais « plus tard » je veux faire ton métier ! Trêve de plaisanteries, tous tes derniers voyages donnent sacrément envie de larguer les amarres !
Superbe billet qui fait rêver ! Comme quoi les plus belles choses de la vie sont celles auxquelles on s’attend le moins !
Plus prosaïquement, je vois que la formule inclut tout, et la bouffe c’était comment ?
Merci d’avance de ta réponse !
J’ai eu la chance de partir au Club de Cancun et idem, tous mes préjugés, envolés ! Je n’ai qu’une hâte, retourner en vacances au Club Med, avec mon mari cette fois !
Ce bleu, cette plage! Un rêve en effet :)
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