Bérangère, c’est ma tante. La petite sœur de papa et le Bé de Youk-Bé, notre bateau (qu’elle nous laisse appeler « notre » alors que c’est le sien, hérité de son père). Ma tante est aussi la personne la plus généreuse que je connaisse. Hérisson, adorable : on voit d’abord ses épines avant de voir le reste, mais une fois qu’on a senti tout ce qu’il y a de beau là-dedans, même la fourrure piquante paraît devenir toute douce… D’elle, j’apprends à cuisiner des choses merveilleuses en deux temps trois mouvements ; à pardonner (elle qui, depuis un accident très grave il y a plus de vingt ans, a décidé qu’elle ne se fâcherait plus jamais avec les gens qu’elle aime) ; à demander lorsque c’est nécessaire, avec simplicité, parce qu’elle sait bien que seul on est très peu de chose.
Elle mangeait bio, achetait localement et triait ses déchets trente ans avant qu’on en parle, quand ça cassait les pieds au monde entier de réfléchir à ces questions. J’admire sa capacité déployer des efforts quotidiens pour vivre selon ses convictions. Et à ne pas fléchir.
Elle a toujours du temps pour nous. Avec elle, on peut parler de tout.
Parce qu’elle est insomniaque elle a parcouru des milliers de livres, ces quarante dernières années. C’est une lectrice passionnée, je dirais même une lectrice rare. Mais vous ne trouverez que très peu de livres chez elle, car elle les emprunte à la bibliothèque.
Elle est le capitaine du bateau, galeriste, musicienne et honnêtement, elle sait presque tout faire de ses mains.
Et puis, ce que vous ne pouvez pas voir sur cette photo : elle a les yeux couleur de sable. Un regard d’or pourrait-on dire. Ou un regard de chat.
#euxquejaime c’est un petit projet tout simple : parler des autres, ce qu’ils représentent dans nos vies, comment ils l’embellissent, pourquoi ils sont si importants. C’est un exercice de gratitude et de partage. N’hésitez pas à vous l’approprier avec le tag #euxquejaime