En vacances au mois d’août, ce temps-là a le goût d’un caprice météorologique particulièrement âpre aux yeux de la plupart des vacanciers y compris aux miens. Surtout si, comme cela arrive quelquefois, une inexplicable envie de bouder me taraude.
Mais pour faire des photos. Oh mon Dieu, pour faire des photos…
Ce dosage exact de brume et de lumière pas très loin au-dessus des nuages. L’exquise dilution des couleurs les unes dans les autres d’où l’on peut voir surgir ici ou là une tâche de jaune vif, une ligne noire ; le frisottis de l’eau comme une dentelle au bord d’un napperon, suspendu lui aussi dans une forme d’immobilité surréaliste : mouvante, pleine de vie et de vibrations.
Dans cet entre-deux-mondes qui n’appartient en principe qu’aux livres d’Avalon et de la fée Morgane (ainsi bien sûr qu’aux lacs cachés de Brocéliande) les mouettes sur le rivage font un nuage de points sur l’horizon. Indifférentes seulement en apparence et bien loin de toute divagation poétique, elles attendent le copieux repas que leur promet toujours une grande marée.
Mais soi-même, petit point perdu au coeur de cette grande aquarelle, on ne sait plus vraiment si le simple fait de marcher ne nous fait pas courir le risque immense de rompre un sortilège.
1 réflexion sur “Les brumes du bout du monde”
Je ne suis pas abonnée à Instagram et mon portable prend des photos minables. C’est donc toujours avec plaisir que je découvre tes photos et surtout tes textes si poétiques. En quelques lignes, tu parviens à nous entrainer avec toi dans ton imaginaire. Tu as un vrai talent d’écriture, en plus d’être très douée pour la photo. Merci de continuer à partager cela avec nous!
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