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Il reste d’elle

Il reste d’elle sa voix dans ma tête, chaque fois que je me surprend à lui demander un avis que je connais déjà et que bien sûr, celui-ci ne va pas dans le sens qu’il me plairait d’entendre. Les intonations cassées de cette voix toujours un peu enrouée comme si, quelle que soit l’heure du jour, elle venait d’émerger du sommeil en plein milieu d’un rêve. Il reste l’image de ses cils, bruns et drus comme les herbes battues par le vent qui s’accrochent à la dune et la retiennent, de leurs millions de doigts agiles. Ces tiges qui dansent

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Dix heures douze sur le quai de la gare

Il est dix heures douze à l’horloge lumineuse. L’heure de pointe a passé sur les quais du métro comme une tornade d’ennui pressée, abandonnant sur les sièges en plastique colorés des dizaines de journaux gratuits et quelques papiers gras et froissés, imprimés à l’enseigne des boulangeries bon marché postées à l’entrée des stations et qui diffusent un parfum artificiel de viennoiserie sortie du four pour attirer les affamés encore à demi endormis. Sur le quai, un peu moins de vingt voyageurs patientent en regardant alternativement leur montre, leur téléphone et leurs pieds pendant que le minuteur indique à la façon

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Dans un grand champ de flamants roses

Il y a, chez les flamants roses, un drôle de mélange de majesté et d’insondable bêtise qui en fait malgré eux des animaux comiques et me remplis d’une grande tendresse. Le contraste entre leur couleur rose bonbon et l’expression unique que dame nature leur a donné – fâcheux mélange de vide et d’inclination à la sournoiserie – leur donne parfois des airs de vieille américaine peinturlurée, comme une Barbie qui aurait mal tourné. Avec leur tête en crochet, ils se prêtent à toutes les caricatures. Pourtant, on reste sans voix quand une centaine d’entre eux goûte une eau fraîche au

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